Attention : Tyr est à la fois une Rune et un Dieu (se reporter à la table d'indexation pour retrouver cette divinité décrite en fin d'article)
Table of Contents
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Tyr, la Rune
TYR
Sens Culturel
Divinité : Tyr | Noms : Tyr - Tyr - Tyr - Tyr |
Sens littérale : Loyauté | Lettre : T |
Sens initiatique : L'Honneur | Oett : Première Rune de l'Oett de Tyr |
Sens de polarité : L'Espoir | Futhark : Dix-septième Rune de l'Alphabet Runique |
Sens sombre : La Trahison | Symboles : Flèche - Heaume - Etoile (Earendel) |
"Tyr est une étoile que l'on nomme Earendel,
Elle reste bien fidèle envers les Hommes nobles, honnêtes, loyaux et braves ;
Elle suit sans failles sa trajectoire,
Toujours au-dessus des brumes de la nuit."
Tyr est la première Rune (et la dix-septième Rune du Futhark) de l'Oett de Tyr qui porte donc son propre nom. Elle ouvre ainsi ce nouveau cycle runique, celui de l'âme. Elle marque ainsi toutes les Runes à venir de son sens profond qui n'autorise que ceux ayant vaincu les épreuves des deux familles avant elle de pénétrer plus avant le long de sa trajectoire.
Elle symbolise les plus hautes valeurs de l'esprit, et celle qui les dominent toutes, la Loyauté. Après les deux dernières Runes de l'Oett de Hagel, le Refuge et le Soleil, elle vient les lier mêlant la vérité de sa cause à l'espoir de la réaliser si ce n'est ici que le rai de lumière à suivre est celui de son étoile.
Une étoile que les Germains nommaient Earendel. Ce Kenning scaldique est une métaphore pour illustrer la plus glorieuse des Vertus à leurs yeux, la loyauté mais aussi l'Honneur. Le Code d'Honneur est là ce qui lui donne sens et qui fait de Tyr une Rune guerrière, celle à mener pour affronter avec bravoure son Destin et pour le combattre mue de sa propre volonté.
Ainsi dans le Hof, on la lie avec le Dieu lui ayant donné son nom, Tyr. Ce Dieu très ancien de la justice et de la guerre, dont le nom signifie "Dieu" est plus antique qu'Odin lui-même dont il fut le maître. Il représente le courage, la bravoure, l'honneur et les sacrifices, car ces derniers ne lui furent pas épargnés. Mais même s'il fut diminué par les trahisons, il demeure pour les guerriers de l'âme un chef pour guider leur cause.
Les symboles de cette Rune divine sont ainsi la Flèche dont la forme en est étrangement similaire signifiant là sa trajectoire indéfectible. Vient ensuite l'Heaume pour le combat car la Vie est une lutte, ses valeurs une cause à défendre. Enfin on trouve l'Etoile comme compagne éternelle pour qui n'en détourne les yeux, son rai étant là l'espoir qu'elle brille à jamais pour qui la suit.
Tyr incarne donc la Loyauté et avec l'Honneur d'être à jamais fidèle à cette Vertu.
Sens Philosophique
Tyr enseigne que l'honneur, la loyauté et le courage sont
les forces nécessaires pour parcourir son chemin. La
pureté de sa foi alliée à l'intégrité de ses principes ouvre
la voie malgré les sacrifices consentis.
Comme on l'a vu Tyr démontre dans la philosophie de ce nouvel Oett, la dimension morale, humaine et spirituelle des valeurs constituant l'âme des Hommes.
Au-delà, elle se détache des autres Runes révélées jusqu'ici par le fait qu'elle se libère cette fois du Destin. Ainsi elle incarne la Volonté et si elle ne peut détourner le cours du Destin, elle peut permettre d'en affronter la partie incontrôlable par la maîtrise de ses actes.
C'est son enseignement principal. La bravoure, la loyauté, le courage, l'honneur, l'honnêteté et l'intégrité ne sont pas des valeurs désuètes pour qui les réservent à sa cause, aux siens, à sa foi et à sa quête. Les principes et le code d'honneur ne sont pas ici des dogmes mais le sens même à son existence.
C'est là ce qui différencie l'être humain de l'Homme, le soldat du Guerrier. Ne pas déroger à ce que l'on croît, quel que soit son Destin donne à l'Homme sa valeur unique parmi tous les autres êtres.
"Ô, Tyr, Rune de l'Ase damné et manchot,
Je te loue, noble Glyphe de la Loyauté.
Tu potes les valeurs de l'honneur au plus haut
Incarnant les vertus de la fidélité.
L'abnégation est la soeur du sacrifice
Et le prix requérit pour les justes causes,
Les trahisons y laissent leurs cicatrices
Mais l'esprit ne se blesse jamais s'il ose."
Toutefois même si on ne doit jamais perdre de vue la lumière qu'est l'espoir irradiant de notre étoile intérieur, celle-ci ne doit pas devenir un feu aveuglant. L'espérance que par ses nobles actes on puisse atteindre une cause supérieure à soi ne permet pas qu'on la trahisse par fanatisme. Devenir un martyr en sacrifiant ses propres valeurs dans le dessein d'en accomplir une plus ultime est une trahison suprême.
La justesse de la cause suivie n'est une vérité que pour celui l'épousant, non un dogme. Les trahisons et les ennemis de celles-ci sont déjà assez nombreux pour qu'on ne la ternisse soi-même. Le véritable combat est toujours contre soi-même, la bravoure dans la résistance qu'on offre à nos propres peurs. Le reste de sa destinée peut dessiner les chairs de cicatrices mais l'âme ne peut être trahie que par ses propres actes.
Dans ce concept philosophique et métaphorique c'est donc ce qui s'incarne dans nos peurs et nos espoirs.
"Tyr est une flèche à la trajectoire pure. La rendre impure est comme bander l'arc à l'envers et en être finalement transpercé soi-même."
Cette pensée est là le pendant polaire de Tyr qui incite à garder Espoir en sa propre Foi sous peine de Trahison à sa propre cause et à ses propres valeurs.
Un enseignement illustré par la sagesse d'une strophe trouvée dans le Havamal :
Le lâche croit qu'il vivra toujours
S'il se tient loin de la bataille,
Mais la vieillesse le privera d'une paix
Que les lances lui auraient accordées.
Sens Spirituel
- Symbolique spirituelle
Tyr dans sa symbolique spirituelle est le combat ultime du guerrier de la Foi. Elle est l'armure la préservant face au Destin et surtout à soi même. La guerre sainte est à mener dans sa quête qui est une lutte pour mettre en corrélation ses actes avec sa propre vérité. La seule victoire est de rester ainsi loyale à sa Foi.
La voie empruntée par Tyr n'est donc pas sans sacrifices, il y en a toujours. Il suffit pourtant de ne jamais dévier de son chemin quoi qu'il arrive et d'en suivre toujours le tracé, fier et droit. La fidélité à sa cause, à l'amour, à son code de conduite, à ses valeurs et à sa Foi sont les compagnons à ne jamais quitter ou trahir. Ainsi les doutes, trahisons, les coups et les désillusions s'ils sont combattus conduit le brave à l'issu toujours glorieuse de cette voie.
Enfin Tyr est toujours une étoile à suivre et à laquelle on ne doit jamais détourner le regard.
- Lien au Wyrd
Dans la représentation de la Toile du Destin et des Neuf Mondes, le lien Tyr s'étend de Vanaheim à Ljosalfaheim.
Ce lien est le plus droit de tous, un brin d'acier. C'est celui de la fidélité à sa Foi et à ses racines qui mène l'Homme au respect de soi. Alors quels que soient les sacrifices endurés, l'âme trouvera une issue à l'havre merveilleux de sa quête étoilée.
- Seidr
Tyr est une Rune de guerre et sert, gravée sur les armes ou la peau, à galvaniser la cause à défendre. Une fois tracée, elle ne peut être trahie.
Pour qui la renverse, elle si juste et droite, les pires traîtrises sont donc à redouter. Elle apporte souillure et corruption. En contrepartie le malfaisant verra les crocs de Fenrir rappeler la douleur du sacrifice consenti par l'Ase manchot, le Dieu Tyr, cette fois en ses propres chairs.
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Tyr, l'éthymologie
Le mot Tyr serait issu de la racine Tiwa ou Tiwaz et définirait un "Ciel lumineux" qui est ici associé à l'idée d'une aura divine.
Et vraissemblablement Tyr s'est substitué au mot même du divin, donc du mot "Dieu".
En outre, Tyr désigne également une Rune et un Dieu propre également, de quoi rendre parfois confus son emploi dans les textes où il apparaît !
Tyr, le Dieu
Présentation
Tyr (Dieu), dont le nom est issu de Tiwa (ou Tiwaz) « Ciel Lumineux », est dans le Hof, l’un des plus anciens Ases.
Il y est présenté comme le plus vaillant, hardi et courageux des Dieux. Il est un chef de guerre et bien des guerriers l’invoquent dans la bataille. D’ailleurs les plus courageux sont dits de « Vaillant comme Tyr », les plus calmes et sages sont nommés eux de « Sagace comme Tyr ».
Mais on nomme Tyr également, «L’Ase Manchot ».
Faits d'armes
Deux choses semblent illustrer ces qualités invoquées.
La plus fameuse est celle l’ayant confronté à Fenrir. Car s’il s’en était occupé encore louveteau, Fenrir était devenu trop sauvage et cruel pour le garder en liberté. Mais il ne fallut pas moins de trois liens pour l’attacher. Et si les deux premiers avaient été brisés par le loup, ce dernier demanda à la vue du troisième qu’un des Ases mette sa main en gage dans sa gueule au cas où il ne pourrait s’en défaire !
Et dés qu’il sentit le lien se refermer sur lui, il su qu’il s’était fait piéger… et comme Tyr s’était dévoué pour le gage, il est perdu sa main droite ! Le bras ainsi déchiré, il fut fréquent alors de nommer cette partie, le poignet, « d’Articulation du Loup » !
Etrangement cet épisode lui coûta en sus de sa main, les moqueries des autres Dieux mais aussi plus étrangement que les hommes lui tournent le dos, peut-être déçu du sacrifice de ce maître de guerre n’ayant pas perdu son membre au combat…
La seconde renvoie à sa fonction première et aussi à la source de l’incarnation de Tyr dont le nom Tiwa renvoie à une divinité plus ancienne encore que les Ases. En fait il semble bien que Tyr soit bien plus antérieur à Odin, à qui il apprit à faire la guerre justement, même s’il est souvent présenté comme le fils du Dieu borgne ! (Une autre version, plutôt improbable dans le Hymiskvitha, le ferait fils du Géant Hymir et cousin d’une aïeule pourvue de neuf cents têtes qu’il détesterait !)
On n’a aucune trace de cette énigme, mais ceci expliquerait pourquoi on nomme Tyr comme le plus courageux et vaillant. Car si Odin est le Seigneur craint des batailles, Tyr en est le chef, celui sur qui repose les prières des guerriers pour vivre et non mourir au service du borgne !
Il est d’ailleurs amusant de remarquer que si Odin a remplacé sur le trône Tyr, il est lui aussi infirme !
Tyr au Ragnarök
Si on ne sait pas assez de choses sur Tyr, on sait malgré tout qu’il sera tué par Garm, un autre loup, au Ragnarök…
De plus, il reste que Loki éprouvait de la haine envers Tyr, ayant entravé et piégé son propre fils. A cet effet il exerça sa vengeance méprisante par de cruels mots lors de la Lokasenna :
Gardez le silence Tyr ! Les bonnes relations d’entre les hommes
Vous n’avez jamais pu établir ;
Volontiers je puis narrer comment Fenrir, alors lésé,
A réclamé en due votre poignet droit !
Ce à quoi Tyr réplique :
Ma main j’ai sacrifié mais Hrothvitnir lui sa liberté
Et les pertes de chacun ont apporté le regret aux deux !
Les menaces du loup s’en sont allées là où il attendra à jamais,
Entravé de chaînes, la chute des Dieux.
Et Loki y ajoute là alors toute sa perfidie :
Taisez-vous donc Tyr ! Pour enfanter un fils
Votre femme a tenté sa chance avec moi !
Par nul or, je pense, vous ne réparerez ce mal,
Ni même par votre main droite, pauvre misérable !
Malheureusement on ne sait rien de la femme ou du fils de Tyr…