Svipdagsmal

Le titre de Svipdagsmal regroupe en fait deux poèmes distincts, le Grógaldr (Le Galdr de Groa) et le Fjölsvinnsmál (la Ballade de Fjölsvith).

Historicité du texte

On ne trouve que ces poèmes dans des fragments et lettres éparses que l’on date du XVII siècle !
D’ailleurs la teneur du texte ne tente pas à le dater d’avant ce siècle : l’usage exagéré de Kennings, de formules poétiques, d’esprit romantique opposé à la rigueur plus orthodoxe des anciens textes, les erreurs mythologiques mais également sa presque trop bonne préservation !
D’ailleurs la réunion des deux poèmes n’est qu’évoquée brièvement par l’auteur dans une courte prose prouvant que cette légende était certainement largement répandue alors.

Ainsi Svipdag se mit en quête d'un long périple où il chercha dans bien des endroits Mengloth.
Enfin il trouva la halle de celle qu'il désirait! Mais elle était entourée de hautes flammes gardée sur le chemin y menant par un Géant.

Cependant, l'utilisation d'un narrateur commun en la personne de Sivpdag et la métrique employée (Ljóðaháttr) permettent de supposer que les deux lais on bien été conçus originellement par un seul et même auteur.

L’histoire d’amour entre Svipdag et Menglöð (Menglad ?) n’est pas référencée ni dans l’Edda poétique ni par Snorri Sturluson. Seule Groa, qui est ici la mère de Svipdag, est mentionnée par Snorri comme la femme d’Orvandil, une Sage-Femme aidant le dieu Thor par des charmes magiques.
Enfin l’épisode où le héros retrouve sa bien-aimée prisonnière d’un cercle de flammes n’est pas sans rappeler la légende de Sigurd et Brynhild !

Cette légende, comme dis précédemment, fut très populaire dans les peuples nordiques et inspira beaucoup d’autres poèmes Scandinaves. D’ailleurs c’est leur popularité qui a permis en retour de combler les lacunes du texte et de le structurer pour une meilleure cohésion.

Résumé

Le Grógaldr

Svipdag conjure sa mère de revenir d'entre les morts pour lui apporter de l'aide. Celle-ci, arrachée à la tombe lui en demande la raison et Svipdag lui annonce que la nouvelle femme de son père l'a mis au défi d'aller trouver Menglöð, "là où personne n'a jamais été avant". Bien que Groa confirme à son fils la difficulté de ce qu'il doit entreprendre, Svipdag demande à sa mère de chanter les Galdrs qui pourront l'aider à poursuivre son but, ce qu'elle fait avant de la mettre une dernière fois en garde…

Le Texte intégral

1 (Svipdag exalté)*
Eveillez-vous Groa ! Eveillez-vous, mère sacrée !
Aux portes même de la mort je vous appelle !
Votre propre fils vous rappelle, par malheur, pour chercher
Votre aide, ici, sur la colline de la mort !

2 (Groa arrachée au monde des morts)
Quel malheur contrarie ainsi mon seul fils
Et quel sinistre signe du destin a été décelé
Pour alors appeler votre propre mère qui est étendue sous la terre moisissante
Ayant depuis lors quitté le monde des vivants ?

3 (Svipdag contrarié)*
La femme fausse que mon père a jadis enlacé
M’a défié d’un sinistre dessein :
Ainsi elle m’a offert d’aller là où nul ne peut atteindre
Pour y trouver la vierge Mengloth !

4 (Groa d’une voix neutre)
Longue est la voie, long est d’attendre ce que l’on désire
Mais bien plus long à saisir l’est tout autant l’amour ;
Vous trouverez, sans doute, ce que vous espérez ardemment
Si le Destin vous prête bonne Fortune.

5 (Svipdag implorant)
Psalmodiez-moi les Galdrs les plus bénéfiques, mère,
Qu’ils préservent alors votre fils ;
Je crains de rencontrer la mort sur le chemin, là où je vais,
Et je pense être encore trop jeune en années !

6 (Groa accède à cette requête)*
Le premier Galdr que je psalmodierai, un charme souvent employé,
Sera celui que Rani enseigna à Rind ;
De votre dos tremblant et de vos épaules voûtées par la peur
Il soulagera vous venant alors à l’aide malgré la terreur survenue !

7*
Le prochain que je psalmodierai, si vous en avez besoin sur votre chemin,
Sera utile quand vous errerez alors égaré ;
Quand les facéties d’Urd seront tout autour de vous,
Il vous aidera à rester sur vous garde sur le chemin emprunté.

8*
Ensuite le troisième Galdr que je psalmodierai le sera si les tourments
De la mort vous menacent par ses abysses traîtres :
Alors à Helheim seront renvoyées toutes les deux Horn et Ruth
Pour tarir les remous sur votre passage !

9
Puis le quatrième que je psalmodierai le sera si viennent des ennemis
Sur votre chemin pour vous prendre :
Au creux de vos mains il vous offrira leur cœur
Et avec le repos des guerriers !

10
Le cinquième que je psalmodierai le sera si par infortune des chaînes
Seront liées pour entraver vos membres :
Un Galdr je psalmodierai ainsi au-dessus de vos fers, un charme de liens,
Qui défera alors les serrures enserrant vos membres
Laissant les fers tomber à vos pieds !

11
Le sixième que je psalmodierai le sera si les orages sur la mer
Auront une puissance alors jamais vue avant par aucun homme :
Ainsi nul vent tournant ni vagues traîtresses ne vous nuiront
Et le calme reviendra sur les navires !

12
Le septième que je psalmodierai le sera si le gel cherche
A vous tuer sur les plus hauts rochers :
Le froid mortel ne vous saisira pas les chairs
Et votre corps en sera entièrement préservé !

13*
Le huitième que je psalmodierai le sera si la nuit dure éternellement
Sur les chemins sombres que vous emprunterez :
Ainsi jamais la malédiction d’une sorcière Chrétienne,
Même morte, ne pourra plus faire le mal !

14
Enfin, le neuvième que je psalmodierai le sera si vous en aviez besoin pour jouter
Avec un Guerrier-Géant par les mots :
Votre cœur sera plein de bons mots d’esprits
Et votre bouche ne parlera plus qu’avec sagesse !

15
Maintenant suivez votre quête, là où les dangers attendent,
Et n’y laissez point les maux altérer votre amour !
Je me tiendrais au seuil de pierre dressé sur la terre
Quand le moment sera venu de psalmodier tous ces Galdrs.

16*
Soyez attentif, mon fils, à ce qu’a dit votre mère,
Et laissez ses mots vivre en vous ;
Ils seront à jamais vos meilleurs espoirs de Fortune
Aussi longtemps que vous pourrez vous les remémorer !

Ainsi Svipdag se mit en quête d'un long périple où il chercha dans bien des endroits Mengloth.
Enfin il trouva la halle de celle qu'il désirait! Mais elle était entourée de hautes flammes gardée sur le chemin y menant par un Géant.

Le Fjölsvinnsmál

Nous retrouvons ici Svipdag qui arrive au terme de son long voyage, et se retrouve face à une Halle cernée de flammes et gardée par un Géant, Fjölvith. S'ensuit une longue série de questions par lesquelles, grâce à sa ruse, Svipdag apprend l'histoire et les secrets de la Halle de Menglöð, avant de révéler son identité à Fjölsvith qui se doit de le laisser passer pour rejoindre sa promise qui l'attendait depuis toujours.

Le texte intégral

17 (Svipdag arrivant)*
Ainsi, avant la Halle, il vit dressé
Plus en avant le Géant auquel il s'adressa :
"Quel est donc ici ce Géant barrant la Halle
Encerclé tout autour par de grandes flammes ?

18 (Le Géant en gardien ferme)
Que cherchez-vous donc, vous, ici ? Et pour qui le faites-vous ?
Alors quoi donc, ainsi sans amis, désirez-vous connaître en ce lieu ?
Par des chemins bien humides vous avez du errer par conséquent pour arriver là
Mais, même pour les pauvres hères, aucune Halle ne vous accueillera !

19 (La discussion s'embrase par Svipdag)
Quel est donc ici ce Géant, dressé devant cette Halle,
Niant ainsi l'hospitalité à celui venu d'un lointain chemin !

Le gardien toujours ferme :
Un accueil noble et chaleureux vous n'obtiendrez jamais ici,
Par conséquent vous devriez retourner à votre propre Halle !

20 (Le géant poursuit)
Je suis Fjolsvith, sage et empli de savoir,
Mais vide même de la moindre sordide nourriture ;
Vous n'entrerez jamais à l'intérieur de cette Halle
Et partez donc d'ici comme un loup chassé du chemin !

21 (Svipdag malin)
Peu de joie ont à leurs yeux ceux allant
A la recherche éperdue de la quête d’un signe de leur amour :
Mais d’éclat brillant est là cette Halle d’or
Et de bonheur je serais comblé de le trouver ici en cette demeure !

22 (Le Géant suspicieux)
Dites-moi alors maintenant, camarade, qui est votre père
Et de quelle lignée d’ainsi vous venez ?

Svipdag satisfait :*
Je suis Vindkald et fils de Varkald
Dont le père fut Fjolkald !

23 (Svipdag heureux de son subterfuge)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Qui détient et de son trône domine
Une telle Halle si glorieuse ?

24 (Fjolsvith en confiance)*
Mengloth en est la maîtresse, sa mère l’ayant enfanté
Avec le fils de Svafrthorin ;
Elle est celle qui détient et qui de son trône domine
Cette halle si glorieuse.

25 (Svipdag sur sa lancée)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment est nommé son seuil ? Celui qui parmi les Dieux même
Et jamais vu par nul homme ne peut être plus sordidement aperçu !

26 (Fjolsvith s’exécute)*
Thrymgjol il est nommé ; il fut confectionné par les trois
Fils de Solblindi ;
Et plus puissant qu’une chaîne de levage devra être le voyageur
Désirant en soulever le verrou !

27 (Svipdag cherchant d’autres moyens)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment est nommée cette Halle ? Celle qu’aucun homme n’a vu,
Ni même parmi les Dieux plus sordidement aperçus ?

28 (Fjolsvith fièrement)*
Elle est nommée Gastropnir et voilà longtemps je l’ai bâti
Avec les membres de Leirbrimir ;
Je les ai liés si fort entre-eux qu’elle se tiendra
Aussi longtemps que le monde durera !

29 (Svipdag curieux)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment est nommé l’Arbre qui y répand
Ses membres partout sous cette terre ?

30 (Le Géant une nouvelle fois répond)*
Mimameith il est nommé et aucun homme ne connaît
Quelle racine y court au-dessous ;
Et peu peuvent deviner comment l’Arbre tombera
Car ni le feu et pas plus le fer ne l’ont fait chuter !

31 (Svipdag plus intrigué)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Qu’offrent les graines d’un tel Arbre si puissant
Que ni le feu et pas plus le fer ne peuvent faire chuter ?

32 (Fjolsvith toujours patient)*
Les femmes à la grossesse difficile les cherchent
Pour en faire cuire les fruits afin d’accoucher :
Alors au-dehors arrivera ce qui dedans était caché !
Ses baies sont également puissantes pour les Hommes.

33 (Svipdag en oublie sa quête)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Quel est le coq qui repose sur sa plus haute branche
Et qui scintille entièrement d’or ?

34 (Le Géant encore prolixe)*
Vithofnir est son nom et désormais il brille
De la même lumière que les membres de Mimameith ;
Et grands sont les craintes qu’il afflige
Au couple de Surt et de Sinmora !

35 (Svipdag reprend ses esprits)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment se nomment les chiens sauvages qui, devant la Halle,
Semblent si féroces et redoutables ?

36 (Fjolsvith prêt à tout pour satisfaire son nouvel ami)
Gif est appelé l’un, Geri l’autre,
Si désormais vous désirez connaître la vérité ;
Sauvages ils sont et bien plus puissants ils seront encore
Jusqu’à ce que les Dieux même subissent leur funeste destinée !

37 (Svipdag s’emballe)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Peut-il avoir un espoir qu’un homme entre dans la Halle
Pendant que les molosses affamés sont assoupis ?

38 (Le Géant amusé)
Ils ne dorment jamais ensemble car tels ils ont été dressés
Quant à la garde de ces lieux ils ont été confiés :
L’un dort la nuit, l’autre le jour,
Ainsi aucun homme ne pourra jamais passer !

39 (Svipdag insiste)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
N’y a t-il aucun repas qu’un homme pourrait leur donner
Et ainsi se hâter de passer pendant qu’ils le mangent ?

40 (Le Géant haussant les épaules)
Il y a bien les deux ailes du corps de Vithofnir
Si désormais vous désirez connaître la vérité ;
C’est là le seul repas qu’un homme pourrait leur donner
Et ainsi se hâter de passer pendant qu’ils le mangent !

41 (Svipdag exalté)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Quelle arme peut envoyer Vithofnir chercher
Aux enfers la Halle de Hel ?!

42 (Le Géant un peu surpris)*
Laevatein est le nom d’une telle arme forgée par Lopt et gravée de Runes
Qu’il a crée au-delà des portes de la Mort ;
Dans le coffre Laegjarn, Sinmora la détient,
Neuf serrures le verrouillant !

43 (Svipdag pas effrayé)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Un homme serait-il capable de se rendre là-bas
Et tenter d’acquérir une telle épée ?

44 (Le Géant davantage étonné)*
Bien peu pourrait se rendre en cet endroit
Et tenter d’en rapporter l’épée
Si avec lui il n’apporte pas ce que peu détienne
Pour en faire don à la Déesse de l’or !

45 (Svipdag jamais découragé)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Et quel est donc ce trésor dont un homme pourrait
Faire pâlir de joie cette Géante ?

46 (Le Géant clos l’énigme !)*
La faucille lumineuse est là le trésor
A dérober aux plumes de Vithofnir !
A Sinmora donnez le et alors elle vous accordera
L’arme comme récompense !

47 (Svipdag tente autre chose)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment nomme t-on cette Halle, entourée ici
Par de flamboyantes flammes ensorcelées ?

48 (Le Géant lui-aussi amène d’autres réponses)*
Elle est appelée Lyr et depuis longtemps elle se tient
A la pointe la plus fragile et tremblante d’un haut pic ;
Cette légende est connue jusqu’aux plus nobles Halles des lignées des Hommes
Mais nul n’en connaît davantage sur elle !

49 (Svipdag persiste)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Quel est celui des Dieux ayant bâti une si éclatante
Halle que je puis m’y voir refléter dessus ?!

50 (Le Géant énumère les bâtisseurs)*
Uni et Iri, Bari et Jari,
Var et Vegdrasil,
Dori et Ori, Delling, tous ont accompagné
Loki, la crainte des peuples, l’ayant crée !

51 (Svipdag en vient au fait)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Comment est appelée la montagne sur laquelle la Vierge
Est étendue, si merveilleuse à voir ?

52 (Le Géant peiné)*
Lyfjaberg est son nom et voilà longtemps qu’elle attend
Un espoir heureux à ses souffrances et à son malheur ;
Pourtant sa présence soulage et soigne les femmes grimpant à elle
Bien qu’elle soit elle-même malade depuis bien des temps !

53 (Svipdag intrigué)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Quelles sont ces femmes qui, aux genoux de Mengloth,
Sont assises si sereines alors ainsi réunies ?

54 (Le Géant les énumère)*
Hlif est nommée l’une, Hlifthrasa l’autre,
Thjothvara est appelée la troisième ;
Puis Bjort et Bleik, Blith et Frith,
Eir et Aurbotha.

55 (Svipdag malignement)*
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Apportent-elles l’aide, celles qui ainsi offrent secours,
A ceux en ayant besoin ?

56 (Le Géant prévenant)*
A tous elles offrent leur aide
Si elles sont sanctifiées sur les hauts autels sacrés ;
Et si des menaces elles voient sur les fils des Hommes
Elles préserveront du mal chacun d’eux !

57 (Svipdag trop excité)
Maintenant répondez-moi, Fjolsvith, à cette demande
Dont je désirerais connaître la réponse :
Des hommes vivent-ils là-bas dont les bras de Mengloth
Jugent assez noble pour les enlacer ?

58 (Le Géant clairvoyant)
Il n’y aucun homme là-bas dont les bras de Mengloth
Jugera assez noble pour les enlacer
Hormis le seul Svipdag pour lequel la Vierge Lumineuse
Est destinée à devenir son épouse !

59 (Svipdag exhale son désir)
Faites-voler en arrière les portes ! Rendez le passage libre !
Ici même voyez-moi, moi, Svipdag !
Désormais j’irai trouver pour bientôt son grand bonheur
Mengloth qui m’est offerte !

60 (Fjolsvith est convaincue)
Entends, Mengloth ! Un homme est venu ;
Sortez pour voir l’invité des lieux !
Les chiens de garde sont apprivoisés, la Halle est accueillante,
Svipdag, je le crois, est bien là !

61 (Mengloth éveillée)
Du haut de la potence les corbeaux affamés
Perdront leurs plumes, affairés à vous ôter les yeux,
Si vos dires se révèlent n’être que mensonges quant à, enfin,
L’arrivée du héros en ma Halle !

62 (Mengloth s’adressant au héros)
D’où êtes vous venu jusqu’ici ? Comment êtes vous arrivé en ce lieu ?
Par quel nom vos parents vous appellent-ils ?
Votre lignée et votre nom doivent être des signes que je reconnaisse
Pour devenir l’épouse que je suis destinée à être !

63 (Svipdag de toute sa noblesse)*
Svipdag je suis, fils de Solbjart ;
Je suis venu par les chemins des vents-froids ;
Avec les mots d’Urd aucun homme n’aura eu à combattre
Bien que ses décrets offerts furent vains pour ceux les recevant.

64-65-66 (Mengloth comme revenue à la vie)
Alors bienvenue à toi depuis si longtemps que je me languissais :
Et l’accueil du victorieux sera le gain d’un baiser !
Pour deux être qui s’aiment depuis un tel temps
Leur retrouvaille remplira tout le monde de bonheur.

Voilà un temps très long que je repose ici sur Lyfjaberg
Vous attendant jour après jour ;
Et désormais j’ai ce que j’ai toujours espéré,
Vous qui êtes venu jusqu’à ma Halle.

Ainsi nous avons tous les deux aspirés à ce moment ; Je vous ai longtemps désiré
Comme vous, vous avez de même désiré mon amour ;
Mais dorénavant nous savons qu’ensemble
Nous vivrons nos vies jusqu’à leur destinée…

Annexes

1* : Svipdag (Jour-Rapide ?) A noter qu'il n'y avait pas à chaque strophe d'auteur mentionné.
3* : La femme-fausse est ici la belle-mère de Svipdag à l'origine de sa quête vers Mengloth (Heureux-Collier ?) qui pourrait être également Frigg ou Freyja…
6* : Cette litanie de sortilèges est assez proche de celle du Havamal – Rani est Odin et Rind fut une Géante avec qui il eut un fils, Vali.
7* : La Norne Urd est parfois ici remplacé par Destin…
8* : Horn et Ruth seraient deux fleuves dangereux se déversant à Helheim bien qu'on n'en trouve pas de traces autre part où sans doute sous les noms de Hron et Hrith.
13* : "D'une sorcière Chrétienne" : c'est là une trace assez incroyable d'une lutte entre le monde Germanique et Chrétien ce qui fait penser à une expression bien plus ancienne que le texte même ! On trouve là une référence à l'obscurantisme venu ainsi aux Païens !
16* : On trouve souvent la transition en prose accolée à la strophe mais il est plus juste de l'en séparer.
17* : Fjolvith (Géant de Sagesse ?) est récurent comme gardien de bien des lieux.
22* : Vindkald (Vent-Froid) – Varkald (Vent-du-Printemps ? ou Vent chaud (chaud comme Var : Guerrier ??)) – Fjolkald (Le Très-Froid) – Ainsi Svipdag essaye de prouver au Géant qu'il vient lui-même d'une longue lignée de tels créatures !
24* : Svarfthorin est un nom qui reste inconnu du Hof Nordique…
26* : Thrymgjol (Résonnant-Fort) est une porte semblable à celle se refermant rapidement derrière les morts de Helheim ! Elle a été conçue par les fils du Nain Solblindi (Aveuglé-par-le-Soleil), qui en tant que Nains craignaient évidemment le Soleil.
28* : Gastropnir (Quest-Crusher) – Leirbrimir (Géant d'Argile).- Cette strophe parlant des débuts du monde mêle étrangement l'histoire présente avec la genèse de la création nordique…
30* : Mimameith (L’Arbre de Mimir) : Yggdrasill.
32* : On voit là une vertu peu connue des fruits d’Yggdrasill, entre-autre pour les accouchements.
34* : Vithofnir (Arbre-Serpent) est sans doute identique à Gollinkambi ou Fjalar suivant les textes – Surt : Un Géant du Feu, seigneur des Géants – Sinmora : La femme de Surt évoquée qu’ici.
42* : Laevetein (Bâton-Ensorcelé de blessures) : certains y voient le bâton de gui ayant tué Balder mais ceci est très hypothétique – Lopt : Loki – Laegjarn (L’épris du mal ? Loki ?).
44* : Déesse de l’or : Kenning pour signifier « Femme », ici Sinmora.
46* : La « faucille » représente la queue de l’oiseau ayant cette forme – Enfin cette strophe trahit le fait que l’énigme du Géant était impossible à résoudre.
48* : Lyr (Parmi les Flammes ?) est ici le nom de la Halle renvoyant à sa lueur rouge, semble t-il…
50* : La référence aux noms des Nains est incertaine…
52* : Lyfjaberg (Le Mont-de-la-Guérison).
54* : Dans l’ordre d’apparition : L’Aide – La Souffleuse de Dons – La Gardienne du Peuple – La Brillante – La Blanche – La Joyeuse – La Paisible – La Gentille – La Donneuse d’Or –
En Anglais : Helper, Help-Breather, Folk-Guardian, Shining, White, Blithe, Peaceful, Kindly et Gold-Giver.
55-56* : Ces strophes sont parfois omises selon les versions.
63* : Les paroles d’Urd renvoient ici aux décrets du Destin.

Liens utiles

*Le texte en version originale et sa traduction en anglais

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