Païens

Païens, un mot que l’on entend souvent mais souvent pour tout et n’importe quoi.

D’abord ce terme, « Païen », est le dérivatif du terme générique « Paganisme » issue de la racine « Pagan » ou « Paganus » en Latin qui désigne la campagne et ceux qui y vivent, les « Païens, en fait les « Paysans », dans le sens « qui vit dans la campagne ». Mais dés son origine ce mot péjoratif désigne l’être « grossier » des champs et des forêts.
Le mot « Païen » apparaît dans les textes Juifs pour désigner également ceux qui ne croient pas au Dieu unique et qui sont adeptes d’idoles et de cultes polythéistes. Cette notion péjorative est à rapprocher du terme Grec (puis Romain) « Barbares » pour qui est en-dehors de la dite civilisation.
Très vite les Chrétiens puis plus tard l’Islam reprennent ce terme en appuyant d’autant plus la négativité, les Païens étant assimilés aux mécréants et de toute façon à ceux qui ne reconnaissent pas le Dieu unique. Dés lors le « Paganisme » est à l’unisson des monothéismes comme le terme de ceux vouant culte à d’autres concepts que l’unicité divine.

Evidemment à l’instar des « Barbares », les « Païens » se verront affubler d’un tel titre que par ceux désirant dénigrer les « étrangers » au culte monothéiste et donc non pas pour les reconnaître comme civilisation ou culture égale mais différente. D’ailleurs mêmes les monothéistes entre-eux se désigneront parfois dans l’Histoire de Païens au gré de leurs divergences.
Mais dans l’Histoire, c’est l’Eglise Chrétienne qui donnera au terme « Païen » sa connotation la plus caricaturale, l’associant aux infidèles et au malin. Ainsi la représentation des autres cultes en un seul, le Paganisme, est pratique pour en faire un camp du mal contre le camp du bien, le Christianisme. Il permettra ainsi de marginaliser les Païens et de faire affronter les « civils » des cités « civilisés » contre les « paysans » des campagnes, incultes et « Barbares ». Dés lors on aura de cesse de chasser les Païens et de remplacer leurs lieux de cultes sacrés par l’édification de nombreux temples et églises en leur place.

Ainsi de la création de ce terme par les Juifs de l’Antiquité sans trop d’animosités, les Chrétiens lui donneront tout son sens péjoratif repris par l’Empereur Chrétien Théodose 1er qui le fera inscrire dans les lois punitives ! Au moyen-âge les superstitions accompagneront les mises en accusations des « Païens » adorateurs des démons et le terme même de « Païens » sera parfois remplacé par « Chiens » dans l’expression « Chiens d’infidèles » !

De nos jours les amalgames persévèrent et englobent les religions polythéistes, parfois les néo-religions, les philosophies « naturalistes » et à tort jusqu’aux Athées…
Toutes ses désignations sont évidemment fausses.
Le terme « Paganisme » peut demeurer de nos jours dans son sens originel pour désigner les croyances sacrées vouées aux cultures Antiques, à ceux des anciennes religions de la Nature ou à certaines philosophies spirituelles liées à des peuples animistes.

On peut toutefois se poser la question d’une revendication « Païenne » ou « Paganiste » de nos jours. En effet il faut rappeler que ce terme venu du désert ne symbolise que la différence et non les cultes et cultures antiques d'Europe.
Ainsi en Europe on devrait parler plus de « Celtes », de « Germains », de « Baltes », etc., plus que de « Païens ». Et même là encore il faudrait pour ce qui nous concerne parler de « Barbares » et de « Barbaritude » plus que de « Paganisme ».
Toutefois comme pour les « Germains » nommés comme tels par les Romains et les Barbares par les Grecs, les Païens se désignant comme tels aujourd’hui évoquent avec l’idée d’être contre les Monothéismes les ayant de fait désignés dans le sens originel d’ennemis. Ainsi on peut penser qu’il est plus important d’évoquer les noms spécifiques des cultes et cultures à leurs origines plutôt que de les désigner toutes en ce terme amalgamé de « Paganisme » dans un souci de reconnaissance et non de revendication.

Aparthé :

Plus largement on peut rapprocher le terme de "Paganisme" de ceux de "Paganitude", "Négritude", "Barbaritude" ou "Germanitude" par exemple. Le débat est dés lors ouvert entre se réapproprier ces termes désignants tous l'"Autre", l'"Etranger", le "Sous-homme", etc. ou les réfuter contre ceux les ayant crées pour désigner les minorités à annihiler !

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