Les Glyphes du Destin sont ici le terme pour tenter de définir la philosophie qui animaient les peuples portant leur croyance au Destin.
Pour ce qui concerne le thème développé dans Les Runes (L'Or des Germains), il s'agit ici de la relation entretenue par les Germains avec les Runes. D'autres peuples évidemment ont une relation étroite avec le Destin mais ces derniers l'ont incarné dans leur écriture sacrée, les Runes.
Glyphes du Destin donc, car au travers des "Signes" et "Symboles" Runiques, c'est bien une philosophie métaphysique qui y est induite. Ainsi après avoir abordé les Origines des Runes, leurs Familles et leur Structure, en fait de quelle culture les Runes se sont nourries, il faut tenter de comprendre pourquoi elles en résultèrent sous cette forme.
Les Runes : Incarnation des Eléments
En préambule, rappelons que l'évocation des Eléments et de l'Elémentalisme est ici une vision poétique, romancée et fictive d'une possible culture propre aux Runes (ce qui n'est pas exactement attesté en tant que tel bien que des individus les aient intégré à leur existence). Ce terme est personnel et tente de définir une sorte de syncrétisme reliant entre-eux les différents peuples ayant loués les Eléments et leurs forces naturelles. On aurait pu évoquer le chamanisme, le paganisme et plus encore le naturalisme… mais pourquoi ne pas créer un mot définissant en même temps une philosophie et une spiritualité runique ?
Il faut en fait avoir à l'esprit que les premiers hommes civilisés ne vivaient non pas dans le souci de supplanter la nature mais plutôt de faire partie d'elle et de son cycle.
On peut en déduire que, se nourrissants des fruits de la terre et y retournant une fois dépéris, les premières croyances et les premiers rites furent consacrés au soleil, à la lune, à l'eau, à la terre, au feu, aux vents, aux nuages, aux orages et à toutes les autres manifestations de la nature créatrice. C'est ce que nous nommerons comme Eléments.
Les Hommes redoutaient certainement leurs colères et ils leur fallaient comprendre leurs causes et leurs effets.
C'est peut-être ainsi que les Déesses, Dieux et tout le Hof naquirent à l'esprit des Germains. Ils seraient l'incarnation de la phénoménologie de la Terre-Mère. Les forêts furent dotées d'esprits protecteurs du refuge, la foudre d'autres colériques, les airs de ceux hurlant ou hululant, les arbres et les pierres de ceux assoupis, etc. La spiritualité était née !
Mais la vie et la mort étaient déjà deux principes permanents à la conscience des premiers peuples. Et si la terre leur en faisait don puis parfois leur retirait, ils en étaient donc, eux aussi, les agrégats comme toutes les choses et les êtres les entourant.
Mais comment comprendre ce que l'on ne peut contrôler ? A cette question existentialiste, ils répondirent par une philosophie, le Destin (nommé Wyrd par les Germains).
Le Destin n'était pourtant pas là une fatalité ni le symbole de leurs méconnaissances, au contraire. Imprévisible et aux desseins sibyllins pour les hommes, il était source d'humilité et de sagesse pour leur vie.
Il ne fallait pas tenter de lui résister tout comme il était inutile de penser contrôler un jour la puissance des Eléments, le contraire n'amenant qu'à sa propre perte. Mais la foi en ces entités ne devait pas en faire leurs esclaves.
Ainsi ils se mirent en quête des secrets de leurs apparitions et de leurs influences. Et pour reconnaître leurs signes, il leur fallut les symboliser dans leur vie quotidienne. Il fallait marquer leurs passages, honorer leurs présences, invoquer leurs mansuétudes ou leurs colères, s'en aider pour les cultures, pour les semailles, pour la guerre, la mort et la vie…
On peut ainsi imaginer la création des Runes. Signes enchantées et sacrées, ces glyphes accompagneraient désormais la marche de ces peuples comme symboles de leur culture. Mais qui les graveraient avec justesse ? Qui les peindraient avec éclat ? Qui les invoqueraient avec bonté ? Qui surtout les enseigneraient avec sagesse ?
Chacune d'entre-elles fut donc tracée dans des formes énigmatiques que seuls les initiés pourraient comprendre (et d'abord les Frères Germains pour qu'ils se reconnaissent entre-eux). Ecriture, code, niveau différent de lecture, symbole, les Runes pourraient ainsi incarner toutes les facettes de leur culture tout en la préservant.
Peut-on penser qu'elles demeurèrent trop sacrées pour devenir une simple écriture commune ? L'orgueil et le pouvoir les cantonnèrent-elles à ne rester connues que par des initiés ? Craignait-on qu'elles soient menacées si on révélait leur secret ? N'intéressaient-elles que de rares érudits de cette époque ? Préféraient-on ne les employaient que pour les rites funéraires, les lieux sacrés ou les Augures ?
Sans doute les Runes traduisirent toutes ces questions et plus encore dans leur nature… car après tout, elles n'étaient que le reflet des pensées des Hommes d'alors.
Conclusion
Cet essai philosophique présenté, on ne peut évidemment légitimer ici quelconque hypothèse et encore moins de vérité.
Le mieux est encore de rassembler pour chaque Rune ce que la mémoire orale a porté jusqu'à nous par les fragments de textes les évoquant et les rares témoignages d'Historiens tels que Tacite. C'est donc Rune par Rune qu'il faut tenter d'aborder la sagesse et la philosophie qu'elles murmuraient déjà à la mémoire des peuples y portant sens aux temps antiques.