Les Gardiens des Runes

Après avoir au fil des articles présenté dans le Dossier Les Runes (L'Or des Germains) de leurs origines à leurs noms, et avant d'aborder leur sens philosophique et métaphorique, il faut à cet instant se pencher sur qui en gardaient la mémoire ou le secret.

En effet, la connaissance nécessaire quant à les comprendre ne peut se satisfaire des croyances à leur sujet ou de simplement les reconnaître.
Les peuples Germains ne pratiquaient pas l'écriture, n'étaient pas tous des érudits et n'avaient pas de lieux, ni même de temples consacrés à l'enseignement des Runes. De plus elles étaient si sacrées que nuls ne songeaient à s'arroger le droit de les employer dans la vie quotidienne.
Symboles de leur mémoire orale, les Runes ne pouvaient être confiées qu'à des Gardiens respectés et reconnus de tous, vouant leur existence à leur seule "science" et "transmission".

Ainsi si tout les Germains étaient les héritiers des Runes, celles-ci faisant partie de leur Culture, ils en confièrent aux seuls Scaldes l'art d'en transmettre la sagesse et la Philosophie au peuple de par leurs odes complexes et métaphoriques. Mais plus encore c'est aux Völvas que revint le secret des Runes, ces femmes se voyant ainsi confier tout le culte de la Spiritualité de ces Glyphes sacrées !


Les Scaldes

D'abord pour mieux connaître et comprendre qui étaient les Scaldes, se reporter à l'article leur étant consacré.

Outre donc leur art de la poésie, leur rôle de passeur de mémoire prend tout son sens dans la culture des peuples Germains, de leur Hof et évidemment des Runes. S'ils ne servaient peut-être pas dans le domaine spirituel, il ne fait aucun doute qu'ils en avaient la Science.
Ils en connaissaient les légendes, la signification et la grande sagesse et philosophie les auréolant. Ainsi les Scaldes de part leurs Kenningar et leurs Heïtis ont pu les transmettre parmi les peuples et les âges, mêmes quand ces Glyphes étaient menacées par la censure.

Maîtres d'une culture orale forte, ces poètes ayant pour Dieu Bragi à la langue tatouée de Runes, ont ainsi préservé la culture historique et philosophique du Futhark par leurs odes, contes et légendes murmurées à l'image de ses "Signes" sacrés.


Les Völvas

D'abord pour mieux connaître et comprendre qui étaient les Völvas, se reporter à l'article leur étant consacré. On y trouve notamment les premières strophes de la légendaire Völuspà citées par une Prophétesse du nom de Völva ayant donné ce terme générique à toutes ses descendantes :

Les hommes m'appellent Volva quand je visite leurs maisons,
Une prophétesse, sage dans ses Galdrs,
Invocatrice et maîtresse du Seidr.
Les femmes malicieuses me souhaitent toujours bienvenue.

Des anneaux, des bracelets et des colliers, je fais don
Pour apprendre le savoir, pour apprendre la sagesse runique, le Seidr :
De plus en plus vastes dés lors est ma vision par-delà les Mondes.

Les Völvas ou Prophétesses étaient, un fait presque unique dans les cultures de l'Europe Antique, les Gardiennes des Vés. Ces femmes étaient donc les gardiennes du Culte, de la spiritualité, de la religion et du culte des ancêtres de la civilisation Germanique.
Elles étaient ainsi maîtresses du savoir des Runes et de leur pouvoir, le Seidr, craint et respecté de tous. Descendante de la plus célèbre d'entre-elle, Völva, elles étaient les filles de Freyja et des Nornes. C'est elles qu'on allaient voir pour demander les oracles avant toute décision importante et leur don de prophétie fut recherchée jusqu'à Rome même !

Ainsi si les Scaldes enseignaient et contaient l'Histoire et la Sagesse des Runes, ce sont les Völvas qui transmettaient le secret de leur pouvoir sacré. Un secret qui les faisaient craindre, les Hommes Germains étant persuadés que l'usage des Runes féminisait jusqu'à l'âme. Dés lors on comprend mieux pourquoi les femmes en avaient la garde…
Malheureusement dans l'Histoire, elles furent peu à peu pourchassées et leur nom commun de "Sorcière" devint un jugement de valeur et un amalgame de malignité.


Conclusion


Sans les Völvas et les Scaldes, sans doute la mémoire des Runes ne seraient jamais parvenue jusqu'à nous.
Toutefois nombre de communs des mortels les gravèrent sur leurs armes, sur des pierres et ainsi elles traversèrent les siècles tant bien que mal. (A ce sujet se reporter à l'article sur les Artefacts Runiques)
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