Helheim
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Helheim, « Demeure de Hel ou Séjour des Morts », est l’un des Neuf Mondes, parfois confondu avec Niflheim avec qui il partage le même niveau (encore que ce dernier serait encore plus profondément enfoui), c’est à dire le plus bas là où hantent les morts. Si les Eddas indique que les hommes méchants y sont envoyés, il faut y ajouter les malades et vieillards entre-autre.

Même si on a souvent tendance à décrire ce lieu comme un lieu de supplice, ce qu’il doit être pour certains damnés, il faut l’expurger de toute influence manichéenne et chrétienne qui le fait confondre avec l'Enfer chrétien, bien que le nom désignant celui-ci dans la plupart des langues germanique (hell) provienne également de la racine hel.
Toujours est-il que pour y pénétrer autrement que damné et mort, il faut en passer le gué, connu aussi comme « Le Chemin ou Sentier de Hel », jusqu’aux grilles du royaume dont la rivière Gioll assure les douves naturelles.


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Structure du Monde de Helheim
Hel


Juché dans les airs tel un spectateur voyeur et indécent, aucune volonté n’aurait pu faire détourner le regard du macabre et fantasmagorique drame se jouant en ce royaume des ténèbres !
Une fois la vue accommodée à l’atmosphère de souffre, on commençait à apercevoir des formes déambulants de manière grotesque. Pourtant à y regarder de plus prés, ce champ de bataille n’était pas le lieu d’une joute épique, non. Du combat il n’en restait plus que les déchus et les occis, de guerre il n’en restait plus aucun héros.
Mais quelles étaient alors ces légions grouillantes suivant pour les unes des chemins imaginaires, d’autres s’éparpillant chaotiquement, d’autres encore agonisantes, disparaissant presque dans la boue humide d’un sol brumeux et spongieux ? Et pourquoi ces femmes s’arrachaient-elles les ongles avec leurs dents dans une peine effrayante ? Que fuyaient-elles ?
Soudain un glas puissant, incroyablement fort, massif, d’une ampleur monstrueuse tétanisa les cohortes de damnés ! Ceux qui avaient encore des sens, aveugles et mutilés étant rois parmi ses martyrs, furent hypnotisés par le rivage de ce qui ressemblait à une mer polluée au loin…
Un ponton souillé d’ordures y menait jusqu’à l’embarcadère d’un navire à l’aura glaciale.
La corne de brume retentit une nouvelle fois de l’embarcation démoniaque. Alors son barreur d’un coup de fouet sans mesure frappa le sol, faisant même fuir les embruns putrides autour de lui. La peau nécrosée, ce colosse fendit son visage porcin d’une balafre, devant être là son sourire.
Hurlant quelques ordres brutaux, une cale avant du navire s’ouvrit vomissant alors un flot de cadavres humains s’échouant sur la grève comme des bouts de bois vermoulus ! Hurlant une nouvelle fois, levant un poing rageur, son cri était là le second glas redouté.
Oui, car c’était le cor annonçant la nouvelle curée à venir. Ce nécrophile, rejoint par une cohorte immonde d’êtres à la peau nécrosée et noircie par les flammes les couvrant, s’apprêtait à arracher les ongles des damnés ! Et à regarder de plus prés le sombre Naglafar, tel était son nom, l’horreur fut totale, celui-ci étant recouvert d’un nombre incommensurable d’ongles ! Les ongles des condamnés de ce royaume obscène en étaient même sa structure inachevée… et combien en faudrait-il encore pour que cette œuvre maléfique trouve son terme !
Hrym, son barreur donc, meugla comme un taureau malsain, ses yeux écarlates et hilares s’amusant de voir fuir certains suppliciés…

Mais comment sortir d’une citadelle ayant pour enceinte la clôture de Hel, l’Helgrind ?
Car cette enceinte infranchissable, pour chacun, n’était point une prison mais le dernier refuge liant leur âme à leurs corps dépérissant ! Qui en sortait y perdait à jamais son esprit, errant dans le néant, incapable de retrouver les agrégats de son être. Qui y restait était condamné à cette terre mortuaire pour l’éternité, sanctuaire maudit d’une mort non moins maudite l’y ayant précipité !
Inextricable absurdité de ceux ayant été frappé de ce triste sort.
Certains pourtant pensaient réussir à trouver une faille dans les parois de Nastrong, cet infâme séjour. Une large ombre, plus dense encore que la nuit, les survolait alors. Des ailes éthérées de la chose, telle une onde de choc, hurlaient des vents sauvages, fruits de chacun de leur battement !
Et parmi les vents, on pouvait alors entendre un miaulement si sournois qu’il décourageait les plus aguerris ! Car comme un chat jouant avec sa proie, la créature était déjà posé sur le mur d’enceinte, vous toisant de ses yeux ophidiens et de son bec acéré.
Hraesvelg, l’aigle avaleur de cadavres !
Et si d’aigle ce carnassier en avait vaguement l’apparence, c’est paré de plumes huileuses et noires, effrayantes appendices capables de créer les vents les plus puissants, qu’il vous rabattait à ses serres, terrifiantes griffes coupantes et assassines… desquelles il déchirait les damnés en morceaux dans une violence infernale !

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