Germanie

Germania (ou la Germanie en français), « Terre des Frères », est le nom donné en l’an 98 par les Romains au moment où les peuples dits « Barbares » repoussèrent Rome sur les Limes Rhénanes.
Et c’est bien sûr l’œuvre de Tacite du même nom, Germania, qui en donne la source au paragraphe II.5 :
« Le terme « Germanie » (Germania dans le texte), signifie en Latin, la « Terre des Frères » et serait dû à l’origine par un clan Germanique, les Tongres, sans que l’on sache si, inspirant la peur, leurs victimes les auraient ainsi surnommés ou si c’est eux-mêmes qui se seraient présentés à eux par ce surnom. Toujours est-il que cette peuplade en fut peut-être à l’origine. Par extrapolation, on peut dériver du terme « frères », la notion de Clan. »


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Depuis leur naissance,
Tétant avec abondance
Le sein d’une même mère,
Deux Loups vivaient en inséparables frères…

Mais, un jour, la Louve nourricière
Ne revint plus à la tanière,
Ni le lendemain,
Pas plus que le surlendemain !
Poussés par la famine
Nos Leus se résolurent alors à la chasse,
Vaine, trouvant seule une carcasse
Aux bien maigres os :
Assez toutefois pour que les jumeaux
Retroussent soudain leurs babines,
L’un de l’autre désormais l’ennemi,
Du sang commun dans leur veine
N’y coulant plus que haine
Pour cet étranger qui,
Pourtant pareillement sans vergogne,
Lui disputait cette… maternelle charogne !

Ainsi pour vivre
Il faut d’abord survivre

Voilà fort longtemps le poète Babrius1 parla d’un « Âge d’Or », désormais perdu.
Quand jadis vint son déclin une longue période Antique le supplanta. Pourtant, à l’aube de celle-ci, un âge trouble et sombre emporta le monde d’alors…

Guerriers, Seigneurs, Rois et mêmes Dieux, le Destin de chacun allait être soumis à une seule Loi : celle du Fer !

Venus du Nord dans un terrible fracas, les êtres qui surgirent de ces contreforts des temps étaient tels les Loups de la Fable précédemment contée ; ils avaient traversé depuis leurs anciennes terres d’autres plus inconnues, terrifiantes parfois et avaient franchi mers déchaînées et fleuves glacials, collines abruptes et vallons déchirés, roches enneigées et marais suffocants.

Habebant currere, cucurri semper2 ; oui, il leur fallait courir, toujours courir et survivre, toujours survivre.

Ils étaient des Loups. Craints et pourchassés, tueurs et victimes, ils avaient éprouvé tous les périls de ce monde saccagé en quête d'un autre plus clément ; s’ils n’en avaient jamais foulé les sols, ils les arracheraient par leur seule volonté, tels les Vents d’une tempête ! Tous savaient qu’on allait le leur contester et que leur sang en abreuverait les terres humides… Mais qu’importe que leurs chairs soient vaincues car leurs âmes, chuchotées par ces mêmes Vents furieux les ayant toujours accompagnés, porteraient désormais la trace de leur passage aux confins de l’Histoire.

Ainsi les Hommes, qui avaient été Frères autrefois, allaient s’affronter sur ce champ de bataille à la mesure des épopées les plus fabuleuses et guerrières. Et parmi tous, là, en ces « Âges Sombres », une Louve allait guider l’une de leur meute au travers de ce territoire mythique jusqu’au cœur de sa non moins légendaire Forêt d’Hercynie3 ; une lande qui serait crainte par ceux si égarant et qui la nommeraient bientôt… Germania !

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